la salle était comble. Il faut dire que Philippe Jaroussky est un des chouchous du public du TCE.... Construction un peu inhabituelle pour ce concert Jaroussky-Stutzmann, accompagnés par Orfeo 55, dirigé par Nathalie Stutzmann, qui entrelace aux prestations des solistes, des intermèdes musicaux le plus souvent très courts....
La direction de Nathalie Stutzmann est épatante tout au long du concert. Et elle donne à Vivaldi et à Haendel des teintes rares, une maîtrise exceptionnelle, un velouté sensuel et une vivacité dépourvue d'agressivité. Franchement rare d'assister à une interprétation d'un tel niveau et on rêverait d'entendre un opéra de Vivaldi ou de Haendel par cette formation et ce chef, à Versailles pourquoi pas ? Surtout, surtout, on ressent intensément ce plaisir d'être là, de jouer, de partager avec le public....
Dans son autre facette, celle de contralto, Stutzmann est tout aussi remarquable. Féline, enjôleuse ou menaçante, elle est dans tous ses rôles avec un égal bonheur. Son interprétation de " Gemo in un punto" (L'Olimpiade) ou de " Scherza infida" sont bouleversantes. Le timbre est toujours aussi beau, aussi homogène, la technique est irréprochable.
Philippe Jaroussky confirme le sentiment qu'il m'avait donné en septembre d'affirmation de ses qualités. Hier soir, le développement du bas médium était particulièrement perceptible et les passages en voie de poitrine particulièrement réussis. Pour le reste, il demeure au sommet des coloratures, tant ses effets restent aériens et sa voix capable de sculpter des volutes évanescentes et bouleversantes. Pour la première fois, je l'ai trouvé convaincant dans des airs de bravoure, en particulier le "Crude furie" (Orlando) avec lequel il a conclu sa deuxième partie.
Au-delà de l'évidente complémentarité des voix exceptionnelles de ses deux artistes, ce qui était très frappant était leur complicité sur scène, leur conception musicale partagée et cette complicité des styles, soutenue par Orfeo 55, est probablement l'origine de ce sentiment d'exceptionnel plaisir ressenti tout au long du concert et qui a atteint des sommets dans le premier bis ("son nata a lagrimar" du Jules César de Haendel)
16 décembre - Nathalie Stutzmann/Orfeo55/Philippe Jaroussky au TCE
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article