Réglons tout de suite le cas de Sir Roger Norrington qui m'a gâché la soirée. Il pense certainement que la recherche d'effets sonores (dont beaucoup sont des réussites) et la dissection systématique des pupitres rendent grâce à Rossini mais cette expérimentation nous privé de la grâce de Rossini, de son côté champagne et (ça, c'est impardonnable) de son humour. Totalement centre sur son orchestre, qui d'ailleurs peine à la tâche (orchestre de chambre de Paris) il néglige les chanteurs et couvre les ensembles (si, si, c'est vrai). Rossini aurait pu lui dire "très joli maestro. De qui est ce ?) Couvrir les ensembles du Barbier, qui peut faire ça ? A fortiori quand on a la chance d'avoir pareille distribution. Bon, idée un peu curieuse de distribuer Julia Lezhneva en Rosine ; définitivement, le rôle n'appartient pas à cette tessiture qui allège trop le personnage. Mais le chant est très beau, l'engagement réel et la technique éprouvée. Roberto de Candia est un très beau Figaro. Baryton à voix claire, bien projetée campant un Figaro mutin et dévergonde, tout en finesse. Cyrille Dubois est aussi un très beau ténor du grazzia, vaillant qui s'engagera peu a peu dans son personnage, dont il nous donne une jolie version, toute en délicatesse. Le Bartolo de Carlo Leporello est lui aussi travaillé, loin des bouffons pathétiques qu'on nous sert habituellement. Beaucoup aimé aussi Renaud Delaigue qui dans le rôle secondaire de l'officier réussit a se faire remarquer avec une belle voix de basse légère, bien projetée et a la belle ligne de chant. Plus réserve sur le Basilio de Giorgio Giuseppini et la Berta de Sophie Podjiclis. Bref, un Barbier bâillonné par son chef...
Le barbier de Séville au TCE - 14 juin 2013
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