A l'opéra la magie tient à la rencontre d'un rôle et d'un interprète, bien plus qu'à la beauté du chant ou a sa maîtrise technique. Et c'est peu dire que Patrizia Ciofi EST Lucia. Elle l'est des le 1er acte où elle nous épargne les niaiseries habituelles de l'adolescente amoureuse. Tout dans sa couleur et ce désespoir affleurant nous annonce le drame. Elle nous prend a l'estomac et ne nous lâche plus jusqu'à la scène de la folie, proprement hallucinante. Talents d'actrice et chant incroyablement maitrisé, tout est parfaitement en place du choix de chaque couleur à la moindre inflexion. Alors qu'importe si quelques aigus sont un peu... Comment dire ? En dessous ? Ovation méritée.... Vittorio Grigolo nous compose un Edgardo de légende aussi. Timbre somptueux, a l'italianité séduisante, très belle performance d'acteur aussi... Bref un Edgardo de très très grande classe. Forcément, face a un tel duo, le reste de la distribution m'a semblé un peu terne et, hélas, particulièrement Ludovic Tezier dont la voix était tendue et un peu blanche et qui ne parvient pas a donner a Enrico la profondeur et la noirceur suffisantes pour me toucher. Mention spéciale toutefois pour Orlin Anastassov qui nous fait un beau Raimondo malgré une voix de basse un peu légère. Très très belle soirée, servie par la baguette précise et attentive de Maurizio Benini et a laquelle la "vieille" mise en scène de Serban apporte toute son efficacité.
Lucia di Lamermoor ( Donizetti) à Bastille - 1er oct 2013
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