Œuvre par moi inconnue (je sais, je sais....) mais une très belle surprise que cet opéra français dans lequel on entend encore Gluck et déjà les accents du Grand Opera. La direction de Jérémie Rhorer est tout entière tournée vers ce préromantisme enlevé avec fougue et un sens inné de l'équilibre. Et même si j'aurais aimé plus de classicisme, une lecture plus proche de Gluck (notamment au 1er acte, beaucoup plus déclamatoire), cette lecture était vraiment captivante. Le chœur Aedes était parfait, très présent, incarnant très bien ses différents emplois. La mise en scène d'Eric Lacascade tient du très mauvais, exception faite des décors très dépouillés qui font de belles images. La seule idée est l'agitation qui fait courir en tous sens les protagonistes et le chœur et qui atteint le ridicule trop souvent. La distribution ne m'a pas totalement séduit. Ermonela Jaho n'a pas tous les moyens du rôle et si l'émission, le cantabile et les pianissimi sont vraiment très maîtrisés, les limites sont atteintes au 3ème acte dans lequel la souffrance peine a émerger. La Grande Vestale de Béatrice Uria Monzon est peu présente, comme de passage.... Le Pontife de Konstantin Gorny est lui aussi bizarrement absent, n'incarne pas cette figure d'autorité ni l'injustice du pouvoir. Andrew Richards est un très beau Licinius, très engagé dans le rôle. Comme le style français lui semble assez étranger, j'ai eu très peur au 1er acte, dans lequel la déclamation domine et dans lequel il a connu quelques difficultés de justesse. Mais il compose ensuite un Licinius passionné et passionnant. Le Cinna de jean-François Borras est en revanche parfait et le rôle de Licinius semble fait pour lui.
La Vestale (Spontini) au TCE - 15 oct 2013
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article