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Operaphile

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Comptes rendus de spectacles lyriques... entre autres choses....


8 juin 2016 - L'Italienne à Alger (Rossini) au Théâtre des Champs Elysées.

Publié par Jean Luc sur 12 Juin 2016, 18:05pm

Catégories : #Opera mis en scene

C'est bien entendu sur le nom de Jean-Claude Malgoire et de La Grande Écurie et la Chambre du Roy que tourne cette production de Tourcoing. Cruelle déception ! Les tempi sont donnés avec une dabolique et persévérante lenteur, pour ne pas dire mollesse, excluant tout humour, toute drôlerie, toute folie.... Même le sextuor qui conclut le 1er acte semble un peu fade, c'est dire. Un opéra bouffe interprété comme du seria ; du champagne éventé.

La mise en scène (Christian Schiaretti) est inexistante, et l'on voit s'aligner les chanteurs, comme anesthésiés par ce qui se passe dans la fosse. Pas d'intention perceptible, pas de direction d'acteurs ( Isabella, livrée à elle même qui nous fait du Carmen, quel contresens...), aucun délire.... Les décors et éclairages sont en revanche sobres et élégants.

Sur le plateau, ce n'est pas terrible non plus. Ne tirent leur épingle du jeu que le Haly de Renaud Delaigue, belle basse à l'italienne et le Taddeo de Domenico Balzani qui semble bien isolé à désespérément tenter de faire vivre l'esprit de l'opéra bouffe. Une belle voix, bien timbrée et bien projetée qui module les ornementations avec gourmandise.

Si Anna Reinhold possède certainement la technique rossinienne, la voix est petite, souvent couverte par ses partenaires ou l'orchestre, et d'une étendue insuffisante pour le rôle. Elle souffre dans les graves, souvent très détimbrés, et évite soigneusement l'aigu. Si on ajoute une absence de drôlerie et de pétulance quasi totales, on est très en dessous de ce qui est nécessaire à l'interprète d'Isabella. Le Lindoro d'Artavazd Sargsyan nous fait souffrir : le timbre est banal, la voix très haut placée dans le masque, le vibrato anarchique et, plus ennuyeux, il ne maitrise pas la technique de l'ornementation et savonne à tout va. Le Mustafa de Sergio Gallardo est inégal : fade pendant tout le 1er acte, il est bien meilleur pendant le second et notamment, nous donne une très bonne scène des papatacci.... Enfin ni l'Elvira de Samantha Louis-Jean ni la Zulma de Lydia Vinyes Curtis ne parviennent à vraiment nous séduire : les voix sont intéressantes mais petites et un peu acides et les vocalises sont trop systématiquement savonnées.

Enfin L' ensemble vocal de l'atelier lyrique de Tourcoing s'en sort très bien malgré la direction de Malgoire. Un beau chœur d'homme homogène, précis et impliqué dans sa partie.

Une soirée fort décevante donc, d'une qualité médiocre et très en dessous de ce à quoi le TCE nous a habitué et qu'il se doit de tenir s'il veut mériter une place de grande scène nationale.

8 juin 2016 - L'Italienne à Alger (Rossini) au Théâtre des Champs Elysées.
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