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Operaphile

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Comptes rendus de spectacles lyriques... entre autres choses....


16 janvier 2018 - Messe solennelle (Berlioz) et Le Christ au Mont des Oliviers (Beethoven) au Théâtre des Champs Elysées

Publié par Jean Luc sur 21 Janvier 2018, 17:37pm

Catégories : #Divers

 

 

Perdue jusqu’en 1992, la Messe solennelle de Berlioz n’a été interprétée que deux fois avant 1993. A défaut d’être la première composition de Berlioz, c’est la première de ses œuvres qui nous soit parvenue, au terme d’une épopée agitée. Composée sur commande à l’automne 1824, elle est jouée pour la première fois à Paris le 25 juillet 1825 (Église Saint-Roch) puis en 1827 à l'église Saint-Eustache. Par la suite, Berlioz aurait détruit la partition, excepté le Resurrexit. 

 

Le Christ au Mont des Oliviers est le seul oratorio écrit par Beethoven. Composée en 1801, l’œuvre fut créée le 5 avril 1803 au Theatre an fer Wien. Beethoven la remaniera assez conséquemment en 1811 et aura le projet d’un nouveau remaniement (auquel il ne procédera toutefois pas) en 1824. Cette œuvre quasi-contemporaine du Requiem de Mozart (1791) n’en présente pas le mysticisme ni le caractère sacré. Elle est de fait davantage tournée vers l’opéra.

 

Le programme de ce concert était donc une invitation à la (re)découverte d’œuvres rares. Jérémie Rhorer insuffle à son Cercle de l’Harmonie une belle dynamique et des nuances superbes. Dommage seulement que les cuivres, les cors surtout, n’aient pas toujours su suivre ce délicat travail d’équilibre. Pour sa part, la Vokalakademie Berlin a été très applaudie, malgré un pupitre de sopranos que j’ai trouvé peu homogène et un tantinet acide, aux sonorités enfantines. Mais, oui, les ténors étaient enthousiasmants dans la Messe.

 

C’est le baryton qui, des trois interprètes, est le plus sollicité dans la Messe de Berlioz. Jean-Sebastien Bou y est remarquable, y déployant sa superbe voix, fort bien projetée et au medium tendre et viril. Malheureusement, l’écriture, notamment dans le Credo, est un peu trop basse pour lui et sollicite trop des notes graves sur lesquelles peinent le baryton. Mais le Domine salvum, duo avec le ténor, est tout à fait superbe. L’Agnus Dei chanté par Daniel Behle est très émouvant.

 

La voix claire de Daniel Behle fera merveille dans le Christ au Mont des Oliviers, œuvre dans laquelle il est très sollicité. La dimension humaine du Christ, ses doutes et sa peur sont parfaitement rendus. La ligne de chant est superbe de clarté, voire de pureté, et d’une rare élégance. Les talents « operatiques » de Jean-Sebastien Bou le mettent très à l’aise dans cette oratorio qui lorgne vers la scène lyrique.

 

J’ai davantage de réserves , dans les deux œuvres, à propos de Marita Sølberg. Si elle vient à bout avec aisance des périlleuses difficultés dont est hérissée sa partie dans le Christ au Mont des Oliviers, elle reste constamment sur une réserve de joli chant qui ne parvient pas à atteindre à la dimension sacrée des deux œuvres et qui n’a pas réussi à m’émouvoir.

 

 

Programme et distribution :

 

Hector BERLIOZ (1803-1869)

Messe solennelle 

 

Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827)

Le Christ au Mont des Oliviers

 

Le Cercle de l’Harmonie

Vokalakademie Berlin (dir. Franck Markowitsch)

Direction : Jérémie Rhorer

Marita Sølberg, soprano

Daniel Behle, ténor

Jean-Sebastien Bou, baryton.

 

 

Photo (c) Élodie Crebassa

16 janvier 2018 - Messe solennelle (Berlioz) et Le Christ au Mont des Oliviers (Beethoven) au Théâtre des Champs Elysées
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