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Operaphile

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Comptes rendus de spectacles lyriques... entre autres choses....


11 juillet 2022 – L’Orfeo (Monteverdi) au Grand Théâtre de Provence (Aix-en-Provence)

Publié par Jean Luc sur 13 Juillet 2022, 18:16pm

Catégories : #Opera version concert

Créé le 24 février 1607 au théâtre de la Cour de Mantoue, L’Orfeo signe la rencontre-fusion du théâtre et de la musique en un genre nouveau, l’opéra qui combine le recitar cantando et les diverses formes de la musique de cour. L’œuvre est aussi donnée comme un passage entre la musique de la Renaissance et la musique baroque qui va s’épanouir à Venise au milieu du XVIIe siècle.

C’est tout le talent de Leonardo García Alarcón de recréer cette double révolution que représente L’Orfeo. La Cappella Mediterranea sonne somptueusement sous sa direction dans une variété de couleurs et d’expression d’une incroyable richesse qui signent une réussite totale. Le chant est totalement intégré dans cette narration aux équilibres subtils. Le continuo est omniprésent et accompagne les émotions avec une grande intelligence et un grand sens du théâtre.

L’Orphée de Valerio Contaldo, qui maitrise parfaitement le recitar cantando, est bouleversant, notamment dans sa longue plainte du V. Le timbre est rond, très ensoleillé et se prête à merveille à l'exposition des états d'âme du poète, de la crainte et du bonheur amoureux au désespoir de la perte en passant par l'outrecuidance de l'ivresse de la victoire.

Mariana Flores est une superbe Euridice tout au long de l’œuvre qu’elle traverse avec une forme de douce mélancolie. La voix est ronde, puissante, parfaitement projetée. En revanche, elle a montré à mon goût une expressivité excessive lors du prologue et sa Musique ne m'a pas convaincu. 

Toutes deux très belles voix, chaudes et puissantes, Anna Reinhold incarne une Proserpine toute d’humaine sensualité et Coline Dutilleul est parfaite en porteuse de malheur. De même, le superbe Charon de Salvo Vitale est inquiétant et sinistre à souhait. Tous les autres interprètes de cette belle soirée sont tout à fait à la hauteur mais citons tout particulièrement la remarquable Ninfa de Julie Roset et les diverses interprétations de Nicholas Scott dont le beau timbre semble comme à l’étroit dans ces rôles de comprimari.

Enfin la réussite de cette soirée n’aurait pas été totale sans les très belles couleurs et les subtils équilibres de Cappella Mediterranea, ni sans les très belles interventions du Chœur de Chambre de Namur, tous deux dirigés d'une main ferme et précise par Leonardo Garcia Alarcon.

Programme et distribution :

Claudio MONTEVERDI (1567-1643)

L’ORFEO

Favola in musica en un prologue et cinq actes

Livret en italien d’Alessandro Striggio fils

Créé le 24 février 1607 à Mantoue (Palais ducal)

Orfeo : Valerio Contaldo

Euridice/La Musica : Mariana Flores

La Messagiera : Coline Dutilleul

La Speranza/ Proserpina : Anna Reinhold

Plutone : Alejandro Meerapfel

Caronte : Salvo Vitale

Pastore I, Spirito III, Eco : Nicholas Scott

Pastore III, Apollo : Alessandro Giangrande

Pastore II : Leandro Marziotte

Ninfa : Julie Roset

Pastore IV : Matteo Bellotto

 

Cappella Mediterranea

Chœur de chambre de Namur

 

Direction musicale : Leonardo García Alarcón

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