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Operaphile

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Comptes rendus de spectacles lyriques... entre autres choses....


3 février 2025 – Gala anniversaire des dix ans des Accents, Thibault Noally

Publié par Jean Luc sur 5 Février 2025, 19:25pm

Catégories : #Célèbres (ou moins), #Dive et divi, #concert baroque

A nouveau un gala d’anniversaire d’un Ensemble, cette fois les dix ans des Accents, la formation dirigée par le violoniste Thibault Noally.

La première partie de la soirée était consacrée au Stabat Mater de Pergolèse. En dépit d’un véritable engagement et d’une belle complicité, Les Accents ne m’ont pas semblé dans cette pièce au mieux de leur forme, avec des tempi appuyés, très marqués, et des variations de volume et de couleurs également de très grande ampleur ; ces orientations m’ont semblé limiter beaucoup la beauté de cette œuvre et surtout ne permettaient pas de donner à son interprétation toute la dimension spirituelle qu’elle appelle.

Max Emanuel Cenčić a débuté ce Stabat Mater avec un excès de précaution, un timbre qui semblait comme matifié et une projection sur la réserve. Heureusement, il a rapidement trouvé ses marques et pu déployer ce timbre mordoré et un peu sfumato qui fait sa marque de fabrique et retrouver une puissance et une précision intactes. Son « Eja Mater » était d’une très grande beauté, comme son « Fac ut portem ».  Dans la partie soprano, Julia Lezhneva a alterné le très bon et le moins bon. D’une façon générale si le timbre présente toujours ses couleurs acidulées et si la technique et la virtuosité ne font aucun doute, elle semblait ce soir en délicatesse avec son registre aigu, abordé systématiquement forte, perdant de la couleur et prenant de la dureté avec la hauteur des notes et avec des attaques comme retardées et pas toujours parfaitement précises.

La deuxième partie du programme était constituée d’airs et de duos de l’époque baroque. Dans ce répertoire, Les Accents ont retrouvé la sonorité et les couleurs qu’on leur connaît et qu’on apprécie tant. Ils ont été impeccables d’énergie, de précision et d’équilibre sur tous les morceaux abordés, accompagnant les chanteurs avec beaucoup de sensibilité et de subtilité. Beaucoup de sensibilité et de nuances dans le seul morceau instrumental de la soirée, le concerto pour violon RV 284, exécuté de très belle façon par Thibault Noally au violon.

Max Emanuel Cenčić ouvrait cette deuxième partie avec un « Nume che reggi » très beau, plein de nuances et avec un phrasé exceptionnel. Puis, plus tard, un très virtuose « Rompo i lacci » au da capo éblouissant.

Dans cette deuxième partie, Julia Lezhneva appelle les mêmes satisfactions et les mêmes réserves que dans la première. Si dans le duo « Io t’abraccio », elle est particulièrement attendrissante malgré quelques inflexions un peu trop appuyées, on retrouve cet aigu un peu dur et ces coloratures un peu imprécises dans l’ « Aura beata ».

Trois invités se sont ajoutés au programme de ce concert d’anniversaire. En premier lieu, Carlo Vistoli qui fait merveille dans le duo « Io t’abbraccio » avec Julia Lezhneva, et qui transporte son public avec un « Se in fiorito ameno prato » judicieusement choisi : il lui permet de faire montre de sa très grande virtuosité, de sa capacité à varier les couleurs, d’une homogénéité des registres qui est véritablement sa marque de fabrique, d’une longueur de souffle remarquable et d’une grande capacité d’interprétation servie par un legato irréprochable.  Vivica Genaux, en second lieu, très en forme vocalement et à l’évidence heureuse d’être là. « Come in vano » est magistralement exécuté, l’ornementation est superbe de style et de goût et elle ne fait qu’une bouchée des coloratures redoutables de cette aria. Son timbre se marie à merveille avec celui d’Anthéa Pichanick dans le duo « In braccio de contenti », la contralto interprétant ensuite un « Stille amare » plein d’émotion et d’une très grande beauté.

Les cinq chanteurs se retrouvent en bis pour le chœur final de Giulio Cesare qui achève cette soirée à laquelle le public a fait un très gros succès.

Crédits photographiques : © Christine Vuagniaux

Programme et distribution :

Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736)

Stabat Mater (Julia Lezhneva, Max Emanuel Cenčić)

Nicola Porpora (1686-1768)

              Arianna a Nasso : « Nume che reggi » (Max Emanuel Cenčić)

Georg Friedrich Händel (1685-1759)

              Giulio Cesare : « Se un fiorito ameno prato » (Carlo Vistoli)

              Rodelinda : «  Io t’abraccio » (Julia Lezhneva, Carlo Vistoli)

Antonio Vivaldi (1678-1742)

              Concerto RV 284 pour violon et cordes

              Gloria e Imeneo : « In braccio de contenti » (Vivica Genaux, Anthea Pichanick)

              Catone in Utica : « Come in vano » (Vivica Genaux)

Georg Friedrich Händel

              Tolomeo : « Inumano fratel…. Stille amare » (Anthea Pichanick)

              Flavio : « Rompo i lacci » (Max Emanuel Cenčić)

Johann Adolf Hasse (1699-1783)

              Serpents de feu dans le désert : « Aura beata » (Julia Lezhneva)

BIS : chœur finale de Giulio Cesare (Haendel)

 

Julia Lezhneva

Max Emanuel Cenčić

Vivica Genaux

Anthea Pichanick

Carlo Vistoli

 

Les Accents

 

Direction musicale et violon : Thibault Noally

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