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Operaphile

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Comptes rendus de spectacles lyriques... entre autres choses....


11 janvier 2016 - Concert Olga Peretyatko au Théâtre des Champs Elysées.

Publié par Jean Luc sur 14 Janvier 2016, 08:00am

Catégories : #Recital soprano

Impressions très contrastées que celle que m'a inspirées ce concert, qui reprend très exactement le programme proposé par le disque Rossini!

Ottavio Dantone n'est pas Zedda et alterne des moments très inspirés avec d'autres durant lesquels l'auditeur frôle l'ennui. L'Accademia Bizantina peine souvent à rendre l'enthousiasme et la fougue de la musique de Rossini, et pêche par des cordes parfois imprécises et des bois trop souvent verts. La 1ère partie, consacrée au buffa, est ainsi très nettement en dessous de la seconde, centrée sur le seria et au cours de laquelle l'orchestre atteindra son meilleur niveau dans une très belle ouverture de Tancrede.

De même Olga Peretyatko alterne des moments d'une grâce infinie (Tancrede mais aussi Matilde Di Shabran) qui témoignent d'une rare maîtrise du style et de la technique nécessaires, avec des approximations stylistiques voire des flirts avec la justesse difficilement excusables à ce niveau. Le suraigu n'est plus ce qu'il était et frôle parfois le crié et le bas médium donne des signes inquiétants d'instabilité. Surmenage vocal ? C'est ce que l'on peut souhaiter à Olga Peretyatko car toute autre lecture serait préoccupante pour la carrière d'une des rossiniennes les plus accomplies de ce temps. Car ce qui fait le charme du chant de la soprano est toujours intact : précision des attaques, trilles aériens et magistraux, vocalises impeccables, y compris en mezza voce, sons filés et gammes chromatiques impressionnants. Et un sens très sûr du style qui, associé à sa solide technique, lui permet une ornementation riche et audacieuse.

Il y avait ainsi de la déception dans la salle mais aussi un réel enthousiasme (toujours ce contraste des impressions....) qui lui a valu une standing ovation. En bis, le curieux choix du "una voce poco fa" du Barbier qui me dérange toujours quand il est chanté par une soprano qui ne peut que dénaturer un rôle écrit pour une autre tessiture. Et une reprise de la seule cavatine pour remercier le public alors que le gigantesque répertoire rossinien offrait nombre d'occasions de mettre en valeur les qualités d'Olga Peretyatko tout en surprenant un peu un public tout acquis.

Programme :

"Partir, o ciel! " .... (Il viaggio à Reims)
Sinfonia (Il signor Bruschino)
"Al l'ombre amena" (Il viaggio à Reims)
Temporale (Il barbiere di Seviglia)
"I vostri cenci vi mando" ... (Il turco in Italia)

"Bel raggio lusinghier" (Semiramide)
Sinfonia (Tancredi)
"Di mia vita infelice" .... (Tancredi)
Grand'overtura en ré majeur
"Ami alfine... Tacea la tromba altera..." (Matilde di Shabran)

Bis : "Una vocce poco fa" (Il barbiere di Seviglia)


11 janvier 2016 - Concert Olga Peretyatko au Théâtre des Champs Elysées.
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